Après 10 semaines de préparation, c'est plutôt confiant que je me présente sur la ligne de départ de cet Endurance Trail des Corsaires version 107 km. Bien évidemment, une petite appréhension légitime quand on part pour 107 bornes mais qui ne me perturbe aucunement.
5h, c'est parti une musique bretonne et des fumigènes lâchent les lions... Il fait nuit noire et ça caille sévère, d'autant plus que le départ se fait sur le sillon.
10 bornes dans St Malo et ses alentours avant de trouver enfin les chemins du bord de mer et déjà une heure de course, ma frontale n'éclaire pas top mais nous sommes encore en groupe, les autres frontales complètent le faisceau lumineux.
Km 17, ça va pas mal, d'autant que je suis parti, comme à mon habitude sur ce genre d'épreuve, très prudemment... Et pourtant, je vais connaître le moment le plus compliqué de la journée. Une dizaine de minutes après la prise d'un gel, je sens que mon estomac fait des siennes : ça tourne, ça gargouille, nausée, je suis faible... gros coup au moral, on vient juste de partir...!!!
S'en suit alors des arrêts forcées dans les champs pour subvenir à des besoins emmerdant 😁, j'essaie de vomir pour évacuer ce gel, pas moyens...
Gros moment de doutes, je regagne comme je peux le 1er ravito au kil 24, là où mes deux fidèles compagnons (Aurélie et mon Papa) m'attendent...
J'explique à Aurélie mes ennuis, retourne aux chiottes, me ravitaille... seul le liquide (thé) passe...
Je suis à deux doigt d'abandonner mais je sais que c est ce put*** de gel qui me gêne, alors il va bien finir par me laisser tranquille 😠...
On fait le point avec le "staff" et décide de repartir jusqu'au ravito du kil 42 où je referais un point... Je prends soins de remettre un pantalon de pluie avant de repartir puis je me lance dans la bagarre... je suis actuellement 109ème sur 395 partants.
Et ma persévérance est récompensée puisque très rapidement, je me sens mieux, moins froid, les jambes déroulent mieux, je double pas mal de concurrents, le moral revient... je m'affole pas et garde ma ligne de conduite jusqu'au kil 42 où je me présente quasi en pleine forme.
D'autant plus que j'ai l agréable surprise d'y voir mon pote Julien Lechat accompagnée de Mathilde ( l'un étant censé être à un tournoi de pétanque et l'autre au Congo)... Quel plaisir...
Il n'est donc plus question de parler de bâcher, je vais continuer et bien décidé à en découdre. Mon staff est hyper rôdé, tout est prêt des mon arrivée sur les ravitos, chapeau.
Aurélie m'annonce une 88ème place, j'ai déjà refait une partie de mon retard sans pour autant avoir attaqué mon capital forme...
C'est reparti jusqu'au kil 60, une partie très solide où les escaliers et montées se succèdent mais je le gère plutôt bien même si j'y laisse des plumes quand même.
Kil 60, gros ravito, la tête va bien, les jambes commencent à raidir.... j'en profits pour me changer pour repartir au sec car à partir de ce moment, je sais que le vent sera de face jusque l'arrivée. 2 sandwichs, soupes, liquide, recharge du sac et c'est reparti pour les derniers 47 bornes (ha oui quand même 😨😨). Je suis 83ème et prochain ravito dans 22 bornes, ça va être long... car cette partie va être aussi voir plus dure que la précédente. Je remonte pas mal de gars cramés mais ça commence à être dur, les jambes sont de plus en plus raides, le vent est glacial, les écarts sont importants, du coup souvent seul... Je cours au mental en prenant un coup de boost à chaque fois que je double un concurrent.
Les kilomètres ne défilent plus, je suis dans le dur et m'autorise quelques moments de marche (comme tout le monde d'ailleurs). Ça sera comme ça jusqu'au ravito du 82 où mon père et Juju m'attendent dans le bas d'une petite bosse. Juju m'indique que le ravito est en haut, on s'y rends tous les deux en alternant course/marche suivi de près par Gégé qui accrochent 😆.
Enfin le gymnase où Aurélie et Mathilde m'attendent. Je m'assois, je suis cuit... mon staff voit bien que ça commence à être compliqué mais paradoxalement, je suis peut-être le plus frais de tous ceux qui sont autours de moi.
Allez on recharge le mulet et c'est parti pour les 25 derniers kilomètres. Je suis 55ème. Jusqu'au barrage de la Rance, je gère puis après, les 10 derniers je lâche les chevaux, le Corps humain est une sacrée machine, je finis pleine balle, supers sensations !!!!!
Les 3 derniers kilo se font sur la plage du sillon où je retrouve le staff au complet... je finirais la dernière boucle seul, pleins d'images se mélangent c'est un pur bonheur de finir un truc comme ça dans un tel état.
13h11 après le coup de pétard, je franchit la ligne en FINISHER à une belle 50ème place, 21ème dans ma catégorie.
Merci à mes partenaires d'entraînements du Beaumont tri (Gio/ Clarinda Paixao-cohen/ Benoit/ Sylvie )
Merci à mes parents pour l'intendance du week-end.
Merci à tous ceux qui m'ont envoyé des messages d'encouragements.
Merci à mon pote Juju et Mathilde, vous êtes les meilleurs.
Et enfin, un merci serait si peu dire, un énorme Merci, à ma plus fidèle supportrice, qui a géré l'intendance de mains de maître, Aurélie Gouvenou 😍😍
Damien