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Beaumont Triathlon
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2012/08/15 : Embrunman

2012/08/15 : Embrunman

 

Embrun-2012---Bruno-Cochet-copie-1.jpg

Embrunman finisher… enfin !!!

Comment devenir finisher ? C’est une question qui m’a beaucoup fait réfléchir (rêver aussi). J’ai mis toutes les chances de mon coté (du moins je crois). Je suis aussi très bien entouré (merci chérie).

La préparation a été longue et solitaire, mes copains m’ont bien manqués durant ces heures passées sur mon vélo ou à courir. Mais enfin j’ai passé cette maudite ligne, que de bonheur une fois franchie. C’est fou même penser que toute cette douleur se transforme en un instant en plaisir, en frissons et en joie, juste fière d’en être, se dire que demain j’aurais mérité moi aussi de pavaner avec mon beau tee-shirt.

La course maintenant…

Le stress monte aussi fort que la musique dans les enceintes, oliv’ et moi arrivons tranquilles dans le parc, la mine fermée, concentrés… c’est l’heure. Nous sommes là tous côte côte sur la plage les bras en l’air à frapper aussi fort que mon cœur dans ma poitrine ; la délivrance : c’est parti ! Je me mets très vite à mon rythme et nage le plus droit possible impec’ quoi ! Ca passe même trop vite !

J’vous passe les détails de la transition. Le début du vélo se déroule plutôt bien je dirais même mieux que prévu le tout jusque l’IZOARD ce géant l’an passée m’avait fait mettre genou à terre pris par des crampes abominables, c’est un peu mon Goliath mais cette fois-ci se sera différent je me suis préparé à souffrir rien ne me fera craquer, et pourtant Brunissard est là droit devant moi comme un mur qui me barre le chemin ; mais rien n’y fera je ne craquerais pas ! Je peux entendre les cloches juste là en haut du col, je peux presque les toucher puis enfin j’y suis le haut du col, cette foule, ces encouragements s’en est fou !!!

La descente passe vite. Arrivé en bas le vent souffle fort de face bien sûr, le retour va piquer ! Je m’arrête un instant à l’endroit même où j’avais rendu mon dossard l’an passé. Sonia est là avec les enfants je suis tellement heureux d’être ici.

La côte de PALON est là. Ca devient dur ; je fais une petite hypo mais ne perd pas mon sang froid et prend mon temps pour la passer sans encombre.

Le retour est long, trop long… la souffrance est bien installée, arrivé dans Embrun le seul bénévole que je déteste me barre la route pour m’envoyer droit sur CHALVET une belle vacherie que cette dernière difficulté ! Je poserais même le pied à terre à bout de force, après avoir un peu marché je remonte en selle et fini bien mieux la fin de la grimpette, sur le replat. Un ahurie me met à terre après que je l’ai doublé… dans la chute mon frein arrière en est arraché, je n’y crois pas ! Si près du but ! Rien ni fera je remonte sur mon vélo une fois les secours arrivés (l’ahurie est resté à terre totalement dans les choux). Je fais la descente avec le frein avant en serrant les fesses, il y a du gravillon et la pente est raide.

J’arrive au parc et MARCEL ZAMORA passe la ligne. Il est en larme ; éprouvante cette course même pour lui.

Avant de repartir pour mon marathon je passe au massage, merci aux kinés sans eux tout aurait été plus dur.

Je pars tranquille mais avec une bonne foulée. Je courrais jusqu’au 7km porté par une foule incroyable. Les encouragements sont très nombreux.

Arrivé le long du ROC je suis pris de grosses douleurs d’estomac ainsi que dans la poitrine (les intercostales), arrêté comme cloué à la route, impossible de repartir en courant. Au ravito du 11eme les bénévoles me font une de leurs préparations (jus de citron + eau + sucre) tout ira mieux ensuite d’après elles ?! Je bois la décoction et repars. Je ferais 300m avant de finir dans le bas coté et tout ce que j’avais mangé aujourd’hui avec, je suis vraiment très mal… le reste du marathon ne sera qu’une alternance de marche, entrecoupée de douleurs et d’un peu de course pour autant jamais l’idée d’abandonner ne m’a traversé l’esprit. Finir, rien d’autre n’a jamais compter dans les derniers km je me retrouve porter par les encouragements et la foule. Je vois mon Patrick juste là, il m’attend pour m’accompagner quelques mètres m’indiquer aussi que Sonia et les enfants sont dans la dernière ligne droite et m’attendent pour passer la ligne tous ensemble, les derniers pas et enfin le portique d’arriver 14H58 même si le temps n’avait aucune importance je nique BRAHIM rien que pour ça j’ai la banane.

Pour finir j’aimerais faire une bise à mes copains, à Oliv’ pour son tempérament qui m’a permis de rester sans stress, à Patrick venu tout spécialement pour m’encourager (t’es vraiment un copain), à Cyril qui m’a accompagné tout le long du vélo avec ses SMS, à Manu avec qui les sortis vélo ont été bien plus courtes, à tous les autres copains pour leurs SMS d’encouragement, la bise à Robert aussi bien inquiet pour moi.

Bien entendu les derniers remerciements à ma femme, et mes enfants qui m’ont permis d’avoir assez de temps pour moi.

Ps : aussi bizarre que cela puisse paraitre je ne pense plus qu’à cette course.

La bise les poulets. Bruno

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Good job Bruno!

Et voici mon compte rendu complet d'Embrun.

Il y a encore 3 mois, je ne pensais pas faire d'Ironman cette année et encore moins m'aligner sur Embrun connaissant la difficulté de l’épreuve pour l'avoir fait en 2010 (abandon en cap au semi) lors de ma première saison de tri. Mais suite au Half de Doussard où j'avais bien marché passant tout juste sous les 4h30, je me décide à me préparer pour Embrun profitant de mon temps libre pour m'entrainer et la présence de Bruno, Olivier et d'un beau groupe de potes de mon ancien club. C'est toujours plus sympa de ne pas se présenter sur une épreuve de ce type en solo. De juin à aout, je mets l'accent sur les sorties longues de vélo et surtout sur la cap, point où j'avais péché y a 2 ans. 3 semaines avant l'épreuve, je fais une reconnaissance du parcours vélo, je suis arrivé le matin en train de nuit, et les conditions sont ce jour la très chaudes. Nous finissons la reconnaissance tous rincés et je commence à appréhender le parcours vélo qui m'avait semblé moins dure il y a 2 ans....avant celle-ci, je m'étais fixé un temps entre 12h30 et 13h si tout se passait bien lors de l'épreuve.

J’arrive le mardi matin sur Embrun avec mon pote Julien du club de Nogent Solidarité Triathlon (NST), nous retrouvons encore quelques membres de mon ancien club ainsi que Bruno & Olivier pour un verre le midi. Dépôt des vélos en fin de journée et il fait encore très chaud lors du briefing de course de 18h! On nous annonce des conditions caniculaires pour le lendemain.

Arrivée à 5h dans le parc à vélo, je retrouve Bruno et Olivier à mes cotés, il fait encore bien nuit. Le premier 1/4 d'heure de natation va s'effectuer dans le noir. Je décide de laisser partir la meute, je ne veux pas prendre de coups et boire la tasse. Première bouée, comme d'habitude, ça se resserre et j'ai l'occasion de gouter quelques gorgées d'eau du lac....le reste de la natation se fera de manière plus tranquille et je sors en 1h08, avec mon ami Julien, c'est pas trop mal, je m'étais fixé un temps d'environ 1h07. Le vélo de Bruno n'est plus la mais ce n'est pas une surprise vu l'écart de niveau. Je tablais sur une transition rapide puisque j avais ma tri-fonction sous la combi mais je vide 2 fois ma caisse à la recherche d'un sachet de ravitaillement de poudre Isostar pour mes bidons. Mais il est introuvable, je pars sans, avant de me remémorer un peu plus tard que je l'ai mis dans ma musette que je vais récupérer au sommet de l'Izoard!

J'attaque le vélo avec comme objectif de rouler un peu moins vite qu’il y a 2 ans où j avais bouclé les 188km en 7h30. 7h45 serait un bon chrono. La première boucle se déroule bien, les températures sont clémentes, on peut bien profiter du paysage, je double apparemment Bruno à pleine vitesse dans la descente vers le lac sur la fin de la première boucle. Je double beaucoup de concurrents jusque l'Izoard et trouve un partenaire de circonstance qui roule au même rythme que moi, nous commençons à discuter, il connait bien la Roche Guyon, je lui dis qu'il s'agit de ma dernière longue sortie effectuée une dizaine de jours avant l'épreuve. Un arbitre nous demande de nous écarter! Il va d'ailleurs nous suivre pendant de longs km alors que nous ne sommes même pas dans les 100 premiers du classement veillant au drafting alors que nous prenons des relais mais en gardant bien nos distances. Je fais attention à bien mouliner, surtout pas rouler en force.
Arrivé en haut de l'Izoard, je récupère ma musette avec quelques barres, un léger sandwich (pain complet & poulet) et une compote de pomme. Je perds mon coéquipier lors du ravito. Je fais la descente et double encore quelques concurrents. Arrivée dans Briançon, il commence à faire chaud dans la vallée et surtout le vent de face est très soutenu! Je fais attention à bien m'alimenter car j'ai eu une sensation de faim toute la matinée après la natation. Je bois bien et mange ce sandwich doucement et ça fait du bien de s'alimenter avec autre chose que du sucré. Les jambes tournent toujours bien et je commence à faire des calculs et me rends compte que je suis bien en avance sur le temps de 7h45 que je m'étais fixé, si je continue à ce rythme, je vais finir le vélo autour de 7h15. Je décide de lever le pied.

Après la cote Pallon, je m'attaque à cette compote de pomme. Et c'est à partir de ce moment que les choses se gâtent sans savoir s'il s'agit de la compote. Je commence à sentir des douleurs d'estomac et ne m'alimente plus en solide. J'ai l'impression que la tri-fonction me serre de trop, je commence doucement à faiblir avec des concurrents qui me doublent d'autant que les douleurs ne s'arrangent pas. Je continue cependant à m'hydrater comme il faut, alternant mes boissons énergétiques et les bidons d'eau récupérés lors des ravitos tous les 20km. En arrivant sur Embrun, ça devient de plus en plus dure et je décide de faire une pause sur le bas coté pour m'allonger en espérant pouvoir faire passer ces douleurs à l'estomac. Cependant je souhaite arriver en haut de la cote de Chalvet pour effectuer cet arrêt. Je me traine jusqu'en haut, des gens sur le bord de la route me pointent en 131eme position et juste après le dernier ravito, je me pose. Le Samu est aussi la. Ils commencent à me questionner, voir comment ça va, me proposent de monter dans leur ambulance, ce que je refuse (c'est pour moi synonyme de fin de course!!). Au bout d'un moment je dois vomir, que du liquide...Ils ne veulent pas me laisser partir sans avoir pris ma tension, 18 de la main droite et 13, 2 minutes plus tard au poigné gauche, leurs instruments doivent être détraqués. Le médecin m'explique que la compote un peu acide a pu me bloquer l'estomac et qu'ayant développé des acidités, je risque de ne plus pouvoir m'hydrater et m'alimenter correctement car je vais tout rejeter. 45 minutes s'écoulent et je vois Julien et Olivier passer. Arrive Antoine, un autre ami du NST, il n'est pas bien non plus, je décide de repartir avec lui et nous faisons la descente ensemble.

J'arrive dans le parc de transition après 8 heures de vélo, je suis toujours dans les temps malgré ma pause, pas de souci à ce niveau la. Le problème c'est que je ne me sens toujours pas bien du tout, je suis barbouillé et j'ai la tête qui tourne. Je vois Patrice dans le public, nous échangeons quelques mots et je me pose de nouveau sous un arbre dans la zone de transition. Les organisateurs me récupèrent et me poussent à aller voir le Samu dans la tente qui se trouve à coté du parc à vélos. Je leur explique ce qui m'est arrivé en haut du Chalvet, ils prennent de nouveau ma tension, tâtent mes mollets, les muscles sont souples, je ne suis pas déshydraté. Ils m'allongent sur un lit, jambes légèrement relevées pour faire passer la douleur à l'estomac. Je ferme les yeux quelques minutes malgré le speaker qui crie à tue-tête, annonçant l'arrivée de Zamora. Au bout d'environ 45 minutes supplémentaires, je commence à me sentir mieux et quitte la tente. Pas possible d'abandonner, je retourne à ma chaise et j'enfile mes chaussures, m'accroche ma ceinture de marathon et c'est parti. Beaucoup de concurrents n'ont pas encore fini le vélo, je suis bien au delà des temps que je m'étais fixé mais le principal maintenant c'est de terminer peu importe le chrono. Je pars bien à 5 min/km, plus aucune douleur à l'estomac et les jambes suivent. Je me dis que c'est bon, ces douleurs étaient passagères! J'essaye de bien dérouler sur le plat et je m'économise dans les ascensions. Arrivé dans la vieille ville, je tombe sur mes parents qui ne m'avaient pas vu, ils m'ont raté dans l'Izoard et dans Pallon, étant trop en avance sur les temps indicatifs que je leurs avais donné. Je leurs raconte mes pépins et je repars aussi vite, je veux terminer, pas possible de revenir ici une 3eme fois! Il fait très chaud et je m'hydrate régulièrement. Au bout du 7eme km, les douleurs d'estomac sont de retour, je dois commencer à marcher. Au bout du 10eme km, je suis de nouveau allongé avec l'estomac en vrac et la tête qui tourne. Un organisateur à vélo vient prendre des nouvelles, je lui explique mes déboires mais je souhaite temporiser voir si ça va passer de nouveau. je vomis une nouvelle fois. La je vois bien qu'avec encore 30 km à effectuer et sans pouvoir m'hydrater sans vomir ca va devenir compliqué. Les douleurs ne passent pas et j'ai toujours la tête qui tourne, impossible de repartir cette fois. Au bout d'une heure, je me résigne à lui donner mon dossard et un camion des pompiers me récupère, retour à la tente du Samu que je commence à connaitre. Ils m'installent de nouveau sur un lit et qui je trouve à mes cotés; Olivier qui vient de s’arrêter aussi. Ça blague, les médecins nous proposent d'organiser un espace club de Beaumont! Heureusement Bruno ne nous rejoindra pas!

Je sors bien évidemment déçu car je ne me voyais pas ne pas finir une 2eme fois cette course d'autant que j'étais bien mieux préparé qu'il y a 2 ans et que le début de course s'était bien passé jusqu'à ces douleurs d'estomac, une première pour moi sur une course. Autant il y a 2 ans, j avais abandonné un peu facilement manquant de gnaque quelques semaines après avoir bouclé l'IM de Nice, autant cette année, j'ai essayé de repartir deux fois mais ça ne voulait tout simplement pas marcher. Décidément cette course ne me réussit pas. Ne pouvant pas rester là-dessus, je me suis déjà inscrit sur le Half d'Aix en Provence fin septembre pour faire un chrono. Pour Embrun, on verra dans quelques années...mais je sais bien que ça me démangera de nouveau d'y retourner pour cocher cette case!

A bientôt. Manu