Maintenant disponible : la version longue du reportage de L'Equipe 21 (où on voit Willy (14'08"))...
Depuis bien longtemps l’Ironman d’Embrun me tentait… Mais le 15 août… Quelle mauvaise idée, au milieu des vacances… Déjà que ma femme et mes enfants ne me voient pas beaucoup durant l’année, que durant les week-end je pars souvent, trop disent-elles, faire du vélo ou course à pied et que plusieurs fois dans l’année je disparais complètement sur une ou plusieurs journées pour une course.
Mais en 2019 les éléments sont favorables... Le 15 août tombe un jeudi, comme j’ai changé de boulot il n’y a pas si longtemps, j’ai peu de vacances. Nous décidons donc de ne partir que 2 semaines en vacances et cela à partir du 17 ! Génial je peux donc m’inscrire à Embrun ! Merci à ma famille…. Cela tombe particulièrement bien car je ne suis pas le seul du club à le faire cette année… Et pour ce type de course être tout seul, ce n’est pas génial ! J’ai déjà expérimenté cela sur la première édition de l’Alpsman… et ce n’est pas le top !
Me voilà donc inscrit pour mon second (il est fou pense beaucoup… non sans raison) Ironman de l’année 2019.
Et puis c’est parfait, Tours est parfaitement plat… Donc c’est l’idéal !
Heureusement qu’il y a deux petits mois entre les deux pour passer d’un entraînement typé rouleur à celui typé montagne, bien court en fait , d’autant plus qu’il y a aura quand même un peu de récup à prévoir.
De retour de Tours, ou je ne suis pas trop mécontent de mes performances même si le marathon aurait pu (du) être largement meilleur, après une bonne semaine de récup, nous (Vincent B et moi suivons le même programme de débile...) nous remettons à nous entraîner. Mais à la place de sortie plates, que ce soit en cap ou vélo, nous mangeons du dénivelé !
Cap dans la forêt de L’Isle Adam avec pas mal de dénivelé (merci aux différents accompagnateurs 😊), petit week-end à la montagne avec une énorme sortie vélo le samedi (qui nous a sûrement bien aidé le jour J), puis une belle sortie vélo le dimanche et une séance de cap enchaînée bien compliquée pour nous deux…. Sans parler du retour très tard (en fait tôt..) le dimanche soir, avant de repartir très tôt le matin pour ma semaine à Romillly. Au final nous avons tous les deux fait un énorme mois de juillet en entraînement… Plus que le mois de mai alors qu’il n’y avait pas de pont…
Après s’être entraîné, il faut passer aux choses sérieuses…
Direction Embrun, le mythe tant désiré mais craint !
Je prends la voiture, seul, nous n’avons pas pu nous organisé et descendre à plusieurs… Mais c’est le retour qui va être le plus compliqué….
Je pars du boulot le mardi début d’après-midi, je rejoins les Vincent pour un dîner à Embrun vers 20h. La route fut bien longue…
Le mercredi nous allons récupérer les dossards le matin, petite photo de groupe bien sympa. Nous sommes tous bien contents d’être là même si nous sommes tous « inquiets » pour la longue journée du lendemain… et en même temps pressé d’en découdre.
Mercredi après-midi petite sortie vélo sur le parcours avec Vincent B suivi d’une petite cap enchaînée. Tout est prêt….
Nous allons déposer les vélos et écouter le briefing. Puis dîner simple à l’hôtel : pâtes… Même si pas simple d’avoir des pâtes toutes simples…. Pour Vincent B je suis chiant ! Mais comme je sais être très sensible au niveau des intestins… J’ai vraiment besoin de bien gérer mon alimentation durant les derniers jours avant la course !
Jeudi, jour J !
Après une petite nuit (pas simple de bien dormir avant une telle course…), réveil à 3h20 pour avoir le temps de se préparer.
Petit déjeuner, puis nous partons en voiture au départ.
Arrivée dans le zone de transition les premiers, petit caca et fin des préparatifs.
Nous sommes prêt à en découdre !
Départ de la natation donné à 6h00 pour les hommes, départ de nuit. Mass start…. Nous partons tous ensemble au coup de pistolet !
Mylène, Nathalie et Maxime (fils de Vincent B) nous encouragent. Mille merci à eux !
L’eau n’est pas froide. Nous partons…
Bien évidemment 1000 nageurs qui partent ensemble… C’est compliqué !
Dès le début c’est une baston générale… Tout le monde pense plus à noyer son voisin qu’à nager…. Oups…
Je me prends plusieurs coups, je perds mes lunettes (obligé de s’arrêter pour les remettre)…
Comme je me prends des coups, je ne peux pas poser ma nage. Je nage en 2 temps pour être sûr de pouvoir respirer et au pire attendre la prochaine inspiration… Etant contracté, j’ai des crampes ! Bref un enfer cette nage.
Fin du premier tour, j’espère que je vais enfin pouvoir nager plus tranquillement… Mais pas vraiment !
Je continue à boire des tasses quand des nageurs me grimpent dessus… Et j’ai encore des crampes….
Enfin la fin de cette put… de natation !
Je nage correctement mais là, aucun plaisir ! En mode survie tout du long.
Je sors de l’eau (au final temps pas si mauvais que cela, 1h13 mn pour 4000m) juste derrière Willy.
Je le double lors de la transition.
Quand j’arrive au vélo, Vincent B est encore là, bonne nouvelle ! Je n’ai pas beaucoup de retard….
Je pars en vélo quelques minutes après Vincent et devant Willy.
Mais dès le début du vélo je me rends compte d’un soucis. Les nombreuses tasses que j’ai bues lors de la natation font que mon estomac est bloqué ! J’ai l’estomac « plein » et je ne peux pas boire ni m’alimenter normalement… Mais bon ce n’est que le début et ça ira mieux après, il faut être positif sur ce type de course.
Le début du vélo met directement dans l’ambiance de la journée… Grosses montée des puits aves des passages très raides. Je pars doucement, la journée sera longue… La patience est de mise sur Embrun !
Mon soucis d’estomac est toujours présent, je gère mon alimentation comme je peux, mais clairement je bois et mange moins que je ne le devrais…. Première descente, puis les balcons de la Durance (magnifique !), puis les gorges du Gil. Pour l’instant je gère. Toujours l’estomac bloqué mais les sensations ne sont pas mauvaises. Et puis il faut que je remonte sur Vincent B, je sais qu’il a dû partir un peu plus fort que moi, mais je l’aurais ! Willy ? Pas remonté ? J’espère que tout va bien pour Vincent M et Denis…
Le début du col de l’Izoard. Situation identique pour moi. Mais je commence à être inquiet : ne pas boire et manger correctement va forcement compliqué la suite de la journée…. Mais pour l’instant ça va. Mon cardio est OK et je monte pas mal….
Brunissard arrive… Et les ennuis aussi !
Fringale… Mon cardio s’écroule, je n’ai plus de carburant.
Et en plus toujours ces soucis d’estomac !
La fin de la montée est terrible, je n’avance pas. Mais il faut s’accrocher ! Je devrais quand même pourvoir me refaire la cerise…
Enfin le sommet ! km 97…. Je suis bien en avance sur le temps limite.
Je m’arrête pour manger les patates (merci Vincent), je bois. J’espère que la descente me permettra de retrouver une situation normale….
Je repars. Je ne traîne pas dans la descente : à bloc !
À la fin de la descente, j’entends allez Nico ! Je vois furtivement Mylène, Nathalie et Maxime à l’entrée de Briançon, cela fait du bien !
Fin de la longue descente, et dès les premiers mètres d’ascension je me rends compte que cela ne va pas mieux ! Toujours rien dans le sac le Nico ! De plus, comme prévu, vent de face ! Et pas qu’un peu !
Je gamberge et je me dis que je ne passerais pas les dernières barrières horaires à vélo…
Sur le plat et les descente je gère pas si mal. Mais dès que cela monte (et c’est souvent le cas sur Embrun) je n’avance plus !
Palon…. Quel affreux mur ! Je suis à l’arrêt… Terrible pour moi… Tout le monde m’encourage, les spectateurs et les concurrents en me doublant : aller Nicolas, ne lâche pas ! Enfin le sommet, puis une descente. Je redouble quelques concurrents (toujours bon pour le moral !), mais ils me redoublent dès le plat….
Les balcons de la Durance version retour… Je m’accroche.
L’arrivée sur Embrun, ouf !
Je croise les coureurs… Mais ce n’est pas fini ! Il reste la bête…. Chalvet ! Je monte comme je peux…. Je pense ne jamais arriver au sommet. Mais je finis par m’y trainer. Dernier ravito, je m’arrête, plus pour reprendre mes esprit avant la descente très dangereuse que pour manger (cela ne passe toujours pas….).
Enfin fin du vélo : 8h30…
Transition 2 : je me fais masser les jambes avant de partir sur la cap. Quelques crampes….
Début de la cap. Mais je ne peux pas courir, l’estomac toujours plein m’en empêche ! Le marathon va être très long. Mais comme j’ai 1h15 d’avance sur le temps limite, je calcule que même en marchant beaucoup je devrais être OK pour pouvoir être finisher !
Je marche…. La grosse montée arrive, que je fais bien sûr en marchant… On traverse la ville d’Embrun, ambiance géniale ! Mais je marche…
Dans la descente j’arrive à courir, puis j’alterne course et marche….
Fin du premier tour, 1h45 pour faire les 14 kil… Compliqué ! Mais toujours OK pour finir dans les temps !
Je croise Vincent M qui est au parc, il a été éliminé, Willy aussi et Denis a abandonné ! Dur dur…. Il me dit : tu vas au bout ! Pour nous aussi… Cela fait du bien.
Mylène, Nathalie et Maxime sont aussi là et m’encourage… Mais bien difficile pour moi.
Second tour : alternance course et marche, puis marche uniquement sur la fin.
Passage de nouveau sur la ligne, encore un tour… Mais plus d’énergie…
J’essaye de boire du coca, j’utilise les encouragements de Vincent M, Mylène, Nathalie et Maxime pour continuer.
Les premiers 6 kil du derniers tour sont affreux : je marche, doucement…., puis je vomis (mais pas assez). Je repars comme je peux. Dans le village, en début de descente je discute avec Franck, un concurrent qui alterne course et marche et j’essaye de le suivre. J’y arrive, je ne peux toujours pas boire correctement, mais je retrouve un peu d’énergie. Nous finissons ensemble pas si mal que cela les 8 derniers kil.
Et enfin les derniers mètres… La ligne ! Et cette fois je n’ai pas un tour de plus à faire !
Je suis finisher d’Embrun…
Complétement épuisé mais j’ai été le cherché ce tee-shirt et cette médaille.
Bien sûr pas comme je l’avais voulu, pas en ayant pu vraiment me « battre » avec mon poto Vincent B, et c’est bien dommage, mais au moins je l’ai fini. Au mental… Car j’ai vraiment cru abandonné plusieurs fois !
Des mauvais souvenirs mais une belle fin.
Déçu aussi pour mes amis non finishers, mais il n’est pas simple le mythe !
Merci à tous ceux avec qui j’ai partagé une partie de mon entraînement.
Merci à Vincent B pour cette saine compétition entre nous, même si le jour J je n’ai pas été vraiment présent.
Merci à ma femme et mes files sans lesquelles je n’aurais jamais pu finir cette course (plusieurs fois durant la course je me suis dit que je n’avais pas le droit d’abandonner pour elles).
Merci à Antho, notre coach, pour les nombreuses sorties de débiles qui nous ont permis d’aller au bout !
Nico (Emery)
Voici les photos club de cette édition...
Et pour finir, une petite vidéo officielle de l'organisation de l'Embrunman 2019 pour illustrer le compte-rendu de Nico...
Le site officiel d'Embrunman