Mon Premier Triathlon format IronMan le 16 juin 2019.
Je ne sais par où commencer tellement j’ai peur d’oublier quelque chose. Certainement par les remerciements et en priorité à ma femme et mes filles qui m’ont permis de réaliser ce rêve de faire un Iron Man. Je n’ai pas beaucoup été présent durant les 6 derniers mois et pourtant ma femme m’a supportée, se levait avec moi le dimanche matin à 5h15 et m’attendait régulièrement jusqu’à 13h30 pour manger.
Un grand remerciement aussi à ce club qui est devenu une seconde famille, car ce n’est pas seulement l’IronMan qui est merveilleux, mais ce sont aussi et surtout tous ces entrainements ensembles qui nous poussent chacun à nous dépasser. Spécial dédicace à Willy qui m’a suivi sur les plus longues sorties, qui m’a tiré vers le haut, m’a conseillé et sans jamais rechigner. Mais tous ceux du club m’ont permis de me surpasser et de passer du rêve à la réalité. En natation, ce sont les conseils d’Eric, les séances avec Laurent-Issam-Damien-Sylvain-Olivier. En vélo, c’est un commencement, en hiver, avec Nicolas et Ivan en se gelant , puis avec Yann , René, Vincent Giovanni, Alain qui me poussent à m’accrocher, aller au-delà des limites, enfin les séances de càp avec coach Abdel, qui définit toujours une belle séance qu’on pratique avec assiduité et force .J’essaie toujours de faire un beau dernier tour mais suivre Sylvie , ne pas être trop loin de Thibaud, bref, tous, quelle qu’ils soient qui participent aux séances, participent à mon amélioration et le plaisir de faire les efforts. Ce club est exceptionnel et le montrera aussi durant l’ironMAn de Tours dimanche 16 Juin 2019.
Dimanche,4h30 le réveil sonne, petite nuit entre Francisco qui s’est endormit rapidement et son petit ronflement et Damien au-dessus de moi qui bouge, je ne sais parce qu’il ne dort pas non plus ou pour réveiller Francisco et pouvoir dormir.
Je me sens bien malgré le peu de sommeil (on va dire 2h30) hier au gite j’ai bien mangé avec les autres et mes 3 mousses au chocolat ont fait bien rire.
Rendez-vous au parc à vélo, je gonfle mes pneus 6,5 – 7 bars ça ira. Je regarde à nouveau dans mon sac si je vois mon compteur vélo, mais non, introuvable depuis hier, tant pis, je le ferai avec ma montre.
On va ensuite au bord de l’eau, on enfile la combinaison, un peu de vaseline pour éviter les frottements que j’ai toujours eut et j’attends mon tour. Le speaker parle du club de Beaumont, ça fait plaisir, Brahim fait son petit numéro au micro et un mot attendrissant des enfants de Damien pour la fête de père (je pense à mes 2 princesses) finit la préparation mentale, je mets mes lunettes de natation, et j’attends mon tour pour plonger dans le Chers. On saute 4 par 4 toutes les 2 -3 secondes c’est très bien organisé.
Au départ il y a un peu de monde, mais j’installe assez bien ma nage, je passe la première bouée orange, virage à gauche pour traverser le Chers, j’ai le soleil dans les yeux, mais ça va. 2 eme bouée et je remonte la rivière, pas trop de courant je vois les algues en dessous qui défilent, j’allonge les bras, j’essaie de battre des jambes et de mettre un peu de puissance ( après tout j’ai quand même nagé 5000 il y a 15 jours Allez Rénald !) je trouve que ma nage est bien je remonte même un groupe, génial, mais lorsque je relève la tête je me décale , allez c’est reparti, reconcentrassions, les bras, la respiration, les jambes… je finis ma première boucle , j’entame la deuxième, les écarts se creusent tout doucement, je suis bien alors je mets un peu plus d’intensité. Arrivé à la dernière bouée, je m’apprête à repartir vers le ponton mais je vois les autres bifurquer tout droit, pas de virage, heureusement des bénévoles nous aident à sortir car pour passer la première marche, faut lever très haut la jambe, déjà que la tête tourne un peu…
Je passe aux sacs de transition, je vois que je ne suis pas le dernier, c’est génial, arrivé sous la tente de changement, je me change totalement pour bien préparer le vélo, je vois Sylvain, on s’encourage mutuellement.
Aller je trottine pour aller au vélo, heureusement que j’ai mis des chaussures, il y a des ponts métaliques, et c’est loin… En Arrivant au parc des expositions où se situent les velos, je remarque encore beaucoup de vélos, cela me rassure, je trifouille ma montre que veut pas passer en mode transition... aller, les chaussures de vélo, le casque et c’est parti.
On est dans la ville de Tours la circulation de la voix a été complètement allouée aux triathlètes, c’est super, on passe des ponts, des rond points, et on sort de Tours, je regarde ma montre régulièrement et ma moyenne monte tout doucement je dépasse les 30 km/h alors que je voulais faire une moyenne de 27-28.. mais bon, c’est plat ca roule et le vent est prévu de se lever dans la journée donc plus vite ce sera fait , mieux c’est (tout en gérant).
1er ravitaillement, je ne prends rien, on longe une digue, je me fais « déposer » par 2 missiles du L Tony Degham qui l’a gagné l’an dernier et un certain Raphael (qui l’emportera je crois) .
Je prends un virage sur la gauche et superbe vue sur le Château de Rigny USSé en passant l’Indre. Ca fait plaisir de faire un peu de tourisme dans l’éffort. Aller hop c’est le retour, quelque petites cotes , des vallées, des virages dangereux, 2 ème ravitaillement sans arrêt , mes 2 boissons gros volume et mes barres diminuent tout doucement, c’est bien ma moyenne tourne vers 30,8. A quelque kms de Tours et de la moitié, je croise ceux qui sont parties pour la 2ème boucle, Yann avec Nicolas, Giovanni juste derrière, Vincent, j’entends un « Allez Rénald » je ne sais pas qui ! mais quand je croise un beaumontois, ca fait du bien et je l’encourage. Ils d éfilent d’ailleurs, ne reste plus que Sylvain toujours devant moi et Damien qui je pense va me rattraper tellement son niveau est au dessus du mien en velo et cap.
J’arrive au parc des expo. Je ne m’arrête pas pour le sac perso car j’avais tout mis dans mes poches arrières, j’attends de sortir de Tours puis je sors mes sandwiches , c’est parti pour le grignotage, tout d’abord blanc de poulet, puis foie de Morue et re-poulet le tout dans du pain de mie sans croute. Un peu de mal pour le dernier qui reste en bouche mais une bonne gorgée d’eau et ca passe.
Ce 2ème Tour est plus compliqué , certes je ne me fais plus passé par les L mais ne restent que les Iron Man et les écarts se creusent, avant de partir dans la campagne j’ai croisé Nico. Sylvie-Laurent et Valérie qui font le Long , me voilà désormais seul sur mon vélo, je me fais tout doucement rattrapé par quelque cyclistes, je m’accroche sans être dans leur roue, je finis par croisé un VMT « Alors on est pas avec les collègues aux sables d’Olonne » , il a l’air en peine mais mes encouragements l’ont reboosté le l’entend longtemps derrière moi.
Avec les 2-3 qui m’accompagnent on rejoint Sylvain que j’avais vu à Tours mais qui est vite reparti. « Allez Sylvain on s’accroche » il reste dans le petit groupe, me repasse, je le repasse et puis finalement à la suite d’une ligne droite il a bien appuyé et est parti devant.
Ravitaillement du 120 ème km, je décide de m’arrêter je n’ai plus beaucoup de boisson, les oranges découpées me rafraichissent, la St Yorre et l’eau finissent par désaltérer. On discute avec d’autres « ça fait du bien de s’arrêter, de toute façon c’est pas du temps perdu il reste le marathon, et 60kms de vélo dont 20 vent de fasse » on est tous d’accord ou on se persuade…
C’est reparti, le château est long à venir et quand je le vois, ouf, c’est une délivrance, je suis sur le retour de la 2ème boucle. Quelque montée, je commence de plus en plus à me mettre en danseuse le derrière commence à être douloureux.
Je préfers cette deuxième partie mais c’est long, je suis à quelque mètres d’une nana qui rage de ces cotes « on m’a vendu du rêve, c’est loin d’être plat ! »et d’un autre qui est devant. On se passe , se repasse et en arrivant au ravitaillement 160 kms je m’arrête encore pour prendre mon temps.
Je commence à compter les kilomètres qu’il me reste. Encore 42.2 , c’est exactement la distance du marathon à faire après, oulah, n’y pense pas trop… une gêne au genou gauche m’empêche de voir trop loin dans le temps. Plus que 40 kms, je les fais tous les vendredi, Aller 20 kms, je les fais à fond entre Mours et Viarmes…
J’arrive dans Tours et c’est un soulagement de poser le vélo, je défais mes chaussures mais je les laisse sur les pédales, cela me fait gagner du temps mais surtout soulage les pieds.
Vélo posé, je vais prendre mon sac de transition n°2 il y a du monde sur le banc, je vois Sylvain qui part courir, bravo à lui il a fait du vélo mieux que moi. Je prends mon temps pour me changer, je vais même aux toilettes , pti pipi ou je croise Laurent « tu as déjà fait un tour – Non je pars seulement » Nico Me rassure, « profite »…
Je pars plutôt bien je vois même 5’15 à ma montre, ça tourne dans tous les sens au début, il y a beaucoup de monde qui encourage, c’est super valorisant. On passe un pont et je dépasse Sylvain, on se tape dans la main « aller va à ton allure , le but etant de marcher le plus tard possible ! » . Je croise Gio qui marche « ca va pas du tout je suis malade je me vide haut et bas » je l’encourage et lui conseil les mousses au chocolat la prochaine fois, petite anécdote.
Je ressens cependant une gêne, il va falloir que j’aille aux toilettes je ne tiendrai pas le marathon…après avoir laissé le 1er ravito des 3 kms, je m’arrête aux 6 kms et fais ce qu’il faut aux toilettes, ça fait du bien, même psychologiquement, je repars pour rejoindre vincent que j’avais vu au loin. Mais lui en est à son 2 ème tour, je l’encourage et continue ma course.
Désormais je m’arrête à tous les ravitaillements, les supporters sont là, la famille de Sylvain, Sylvie, Aurélie, ses enfants et des amis à Damien. Marie et Christophe, ça fait tellement de bien leurs encouragements, je fais même le pitre en les croisant « Beaumont est partout ! merci pour vos encouragements ! c’est pour vous qu’on fait tout ça ! » bref, ces petits moments font passer les kms.
1er tour et le manque de passer déjà la ligne d’arrivée, « ha non Rénald, toi tu prends à droite , là c’est dans 3 tours. »
Dans ce 2eme tour je croise Olivier, il est en forme, je viens à hauteur de Nicolas qui marche « aller suit moi » « courage » il me félicite pour ma course et me fait remarquer que lui marche, moi je cours. On passe un parc avec des animaux. En arrivant au parc Sylvie me fait remarquer que ma foulée est belle « Merci ! » ( elle ne va pas durer belle).
Je passe pour la 2eme fois le parc soit 21kms en sortant je vois Willy, je le dépasse et l’encourage à me suivre mais je comprends que chacun aille à sa vitesse, quelque mètre plus loin je vois Brahim allongé au sol avec le Samu sur lui « ça va Brahim ? – Oui ! me répond-il ! » le Samu me pousse quelque peu et me fait comprendre de continuer alors je repars. Je rattrape Patrick qui est dans le même tour que moi et Willy, il marche dans les montées sinon cours plutôt bien, on fait quelque kilomètre ensemble, on longe le Chers puis une montée avant le pont suspendu je le laisse (Patrick tu parles trop ! je ne sais pas comment tu fais !).
Toujours autant d’encouragement, Eric et Renata me croisent et m’encouragent, Valérie , laurent , Alain, ouf , je m’arrête avant de rentrer dans le parc d’expo. Au ravitaillement et ceux du L me demandent ce que je fais.. « eh non , j’ai encore un tour à faire », je repars de plus en plus difficilement je commence ma première marche vers les 33 kms , ma moyenne s’en ressent , je repars , je marche, c’est de plus en plus dur. Je sais que Nicolas a fini au sprint , il m’a passé en rentrant au parc. Juste avant le pont suspendu, Giovanni me passe, il est déçu car la forme revient mais tardivement, sa course est gâchée, il part sur un bon rythme, je regarde de temps en temps si Willy, Patrick voir Damien sont derrière moi mais je ne les vois pas. Je ne compte plus les kilomètres , ni même les 100 mètres mais les 10 mètres qui défilent tout doucement.
J’essaie de courir (trottiner) dans les petites descentes, mais cela ne dure que 200-300 mètres maxi. Un Athlète me demande si j’ai fini en passant à côté de lui « Oui, dernier tour » « pfff moi encore 2 tours » je repense à mon premier tour ou un gars m’a passé en serrant les dents « plus que 3 kms, plus que 3… »
Ces 3 derniers kilomètres sont très difficiles, mais lorsque j’arrive vers le parc, l’émotion est énorme, je pense à ma femme et mes filles que j’aimerai tellement voir là, à côté de moi, mes pensées vont à mon père et mon frère qui je pense seraient fier de voir cet exploit. Bref je suis au bord des larmes et dans mon monde. Le portique en forme de tour se dessine devant moi , je lève les bras au ciel et je passe la ligne d’arrivée, c’est énorme !!!
Rénald
Début de l'aventure et du voyage...
Repérage à vide puis préparation du matos et direction le gîte...
Le jour J et après...
Par encore de vidéo pour 2019 donc voici celle de 2018...